Ouvrir son restaurant : attentes VS réalité
Il semblerait qu’entreprendre en restauration est devenu l’eldorado de nombreuses personnes en reconversion professionnelle. En effet, sans réelle barrière à l’entrée puisque c’est un des rares métiers qui ne nécessitent pas de diplôme, créer son entreprise et plus particulièrement son restaurant est une voie qui semble facilement accessible. Mais nombreuses sont les désillusions des porteurs de projet qui se lancent dans ce secteur.
Et pour preuve, après trois ans d’exploitation, 2 restaurants sur 3 ferment leurs portes.
La raison ? La plupart idéalisent le métier de restaurateur.
C’est la raison pour laquelle nous avons à cœur d’accompagner les néo-restaurateurs au travers de nos différentes formations. Mais pour vous y aider, au-delà de nos formations, on vous a concocté via cet article les attentes vs réalités auxquelles vous allez devoir faire face si vous souhaitez entreprendre dans la restauration !
Sommaire
Le business plan
Nombreux sont les porteurs de projet que nous avons vu passer dans le cadre de notre incubateur à la Frégate, et nombreuses étaient les idées reçues à propos du business plan…
Attentes :
“Pas besoin de s’y prendre trop tôt, en une semaine il sera fait”
“Je commencerai mon Business Plan une fois que j’aurai trouvé le local”
Réalité :
Votre business plan de restaurant est LA première grande étape quand vous vous lancez dans l’entrepreneuriat.
Comment comptez-vous faire appel à des professionnels si vous n’êtes pas vous-même expert de votre propre projet ? Qu’on parle de votre prévisionnel financier ou de votre dossier business plan, il est primordial de coucher vos idées sur papier, de commencer à vous poser les bonnes questions pour construire un business viable. Et pour cause, la première étape de votre BP va être la définition de votre concept, de votre idée et cette étape de ne construit pas en quelques jours. Alors dès que vous aurez tout plaqué, c’est la première étape !
Un business plan travaillé, ça prend du temps.
Lancer une entreprise et travailler son business plan est un travail de fond, qui peut prendre de longues semaines si vous souhaitez avoir une version des plus aboutis possible (et si vous avez besoin d’un accompagnement auprès des banques, autant qu’il le soit !). Travailler votre concept, faire une étude de marché de votre zone de chalandise, travailler votre carte, vos food costs, votre prévisionnel… Cela ne se fait pas en quelques jours. De plus, il faut avoir en tête que le jour où votre local est trouvé, si vous avez besoin de partenaires financiers, votre prochaine étape va être de démarcher les banques, et il se trouve que le business plan est le document de référence. Alors autant l’avoir travaillé en amont pour mettre toutes les chances de votre côté.
On fait entrer un concept dans un local, et pas l’inverse !
En effet, comme évoqué précédemment, nous entendons beaucoup de porteurs de projet nous expliquer qu’ils attaqueront le business plan une fois le local trouvé. Certes, votre business plan va évoluer en fonction du local que vous trouverez (capacité d’accueil, analyse de la zone de chalandise… etc). Cependant, il est inutile de rechercher un local si votre concept ainsi que votre cahier des charges du local n’est pas 100% défini. D’une part car lorsque le concept sera clair dans votre tête, il sera plus évident pour vous de savoir quel local correspondra à vos besoins, mais également car il est inutile de contacter des agents immobiliers si vous n’avez pas vous-même en tête les critères du local idéal pour votre concept.

Le financement
Le financement… Nombreux sont les moyens de financement qui vous permettront de financer votre projet, mais le plus commun sur les projets de restauration reste tout de même l’emprunt auprès des banques. Et si, là encore, les attentes à l’égard de ce processus paraissent faciles, il est important de faire face à la réalité. En effet, si entreprendre en restauration ne nécessite aucun diplôme et donc peu de barrières à l’entrée, la recherche de financement, elle, n’est pas une mince affaire, et ne s’obtient pas en un claquement de doigts.
Attentes :
“Je capitalise sur un seul rdv avec ma banque pour obtenir mon prêt”
“J’ai fait une école de commerce ça devrait passer”
Réalité :
Les banques sont assez regardantes à l’égard de votre profil, et de votre apport.
En effet, depuis la crise du Covid-19, les banques sont de plus en plus frileuses à propos des prêts en restauration. Généralement, les banques demandent en moyenne un apport personnel de 30% de l’enveloppe de financement globale de votre projet. Aussi, les banques vont regarder votre background. Autant faire face à la réalité, si vous n’êtes pas issu du milieu de la restauration, il va falloir être deux fois plus convaincant. Nous vous conseillons donc de capitaliser sur toutes vos expériences passées, mais également de vous former (nous vous avions d’ailleurs concocté un article à ce sujet), que ce soit sur le terrain ou sur la théorie, cela peut vraiment faire la différence !
Vous devez mettre toutes les chances de votre côté en contactant plusieurs banques.
Une fois le local signé, vous allez bénéficier de quelques semaines pour décrocher un prêt bancaire. Sans ce prêt, votre promesse tombe à l’eau. Il est donc primordial de mettre toutes les chances de votre côté en contactant plusieurs banques. Cela va vous permettre également d’avoir des éléments de comparaison, mais également si le cas se présente, de choisir le partenaire financier avec lequel vous vous sentez le mieux accompagné. Nous vous conseillons également d’aller à la rencontre de banques à proximité de votre local, cela est toujours plus évident de présenter votre projet à des partenaires qui connaissent votre zone de chalandise (et son potentiel ! 😉).
La recherche de local
La recherche de local… Ce n’est plus un secret pour personne, il s’agit en effet de l’une des étapes les plus complexes lorsqu’on se lance dans l’entrepreneuriat en restauration : faire matcher tous les critères (extraction, licence de débit de boissons, terrasse…), le tout, dans un emplacement n°1 et coup de coeur (pas une mince affaire). Cependant, là encore, les attentes des néo-restaurateurs peuvent largement divaguer avec la réalité.
Attentes :
“Je souhaite acheter un fonds de commerce dans l’est parisien”
"J'espère trouver en quelques semaines, quitte à faire des concessions sur l’emplacement”
Réalité :
Ne pas lésiner sur l’emplacement.
La règle des 3 E quand on se lance dans la restauration, ça vous parle ?
L’emplacement, l’emplacement, l’emplacement. Un des conseils qui avait été donné dans notre article 10 conseils de restaurateurs-entrepreneurs et qu’il faut continuer d’écouter. Votre emplacement va être votre premier média, la vitrine de votre business, alors s’il y a bien un critère sur lequel vous ne devez pas faire de concession, c’est bien celui-là.
La recherche de local se joue à une rue près.
En effet, nombreux sont les porteurs de projet qui pensent que miser sur un quartier au sens large peut suffire. Mais sur des grandes villes telles que Paris, un bon emplacement peut se jouer à la rue, voire même au numéro près. Nous vous conseillons donc, pour votre recherche, de viser des emplacements au plus précis qui vous permettront d’implanter votre concept.
Il faut visiter le maximum de locaux pour prendre la bonne décision.
“N’achetez pas le premier restau que vous voyez, jamais. Visitez en 100, 200, il faut que vous deveniez un expert du secteur. Et un expert du secteur, ce n’est pas deux visites. Un expert du secteur s’arrête devant les emplacements, il compte le nombre de passage, il regarde la direction que les gens prennent”. Un parmi les nombreux conseils de Julien Gantheret, dans notre masterclass Sonar et qu’il est important de prendre en compte, quitte à ce que cela prenne du temps, c’est ce qui va faire que votre business décollera ou non, alors prenez-le.

Le métier de restaurateur
Le métier de restaurateur, un vaste sujet. Si certains ont tendance à vouloir créer un établissement de restauration en pensant ne pas faire d’opérationnel, détrompez-vous ! Une fois de plus, nombreuses sont les désillusions des futurs restaurateurs-entrepreneurs qui se lancent dans le milieu sans jamais avoir connu le métier.
Attentes :
“J’entreprends dans la restauration mais je ne compte pas être dans l’opérationnel”
“Je deviens entrepreneur pour avoir des horaires plus flexibles”
Réalité :
Vous allez travailler dur et ne pas compter vos heures.
Horaires à rallonge, poste multi-tâches, travailler le week-end : bienvenue dans le monde de la restauration ! Beaucoup de profils pensent qu’il est possible d’entreprendre en restauration et de se dédouaner de l’opérationnel en quelques mois pour y placer un gérant.
La réalité ? Cela n’existe pas. L’ouverture de ce business est un projet de vie, il faut avoir en tête que cela va rythmer votre quotidien 24h/24 et 7j/7. Gestion RH, gestion opé, gestion des process d’hygiène alimentaire, gestion des commandes et des fournisseurs, développement du business, comptabilité : vous êtes le futur gestionnaire de votre business, il faut avoir en tête que vous serez obligé d’être dans le pilotage opérationnel à minima les deux premières années.
Conclusion
Vous l’aurez compris, en tant que porteur de projet, nombreuses sont les désillusions du métier de restaurateur-entrepreneur, et c’est la raison pour laquelle nous avons créé Sonar. Le premier programme de formation 100% en ligne pour se former à l’entrepreneuriat en restauration :
- Concept
- Local (droit au bail ou fonds de commerce)
- Business plan
- Statuts juridiques (le fameux sas ou sarl)
- Stratégie de financement (prêt bancaire, prêt d’honneur, crowdfunding, aide de l’état ; accre, l’arce…)
- Conseils de restaurateurs
Tout est mis en œuvre pour vous permettre de vous lancer plus sereinement !